Je fais mes valises

Detroit, Entre méfiance et regrets

Fin de ma trilogie #WBD avec Detroit qui n’est pas une ville où l’on vient par hasard (un peu comme chez Total). Comme nous avons pu le constater auprès de notre taxi dont la première question était : « Vous êtes français mais qu’est ce que vous faites là? On ne vient pas à Detroit pour le tourisme ». Effectivement, la passion d’un ami pour le motocross m’a conduit jusqu’à cette ville qui symbolise la crise américaine. Nous voilà donc un mois de Mars à Detroit par -10°C dans une ville fantôme ou règne l’insécurité.

Faire du tourisme à Detroit, quelle idée?

Comme chacun sait (ou pas d’ailleurs), Detroit est une ville en faillite qui était autrefois le royaume de l’automobile. En 20 ans la population est passée de 1 million de personnes à 700000 dont la moitié au chômage. Sur le trajet de l’aéroport à l’hôtel, nous ressentons ce déclin. Une maison sur 4 est soit brûlée soit abandonnée (Un site que je trouve très sympa compare Detroit avant et après : saisissant!). A cela s’ajoute les commentaires du taxi qui nous conseille très fortement de ne pas sortir du DownTown (centre ville) et que l’année dernière il a vu quelqu’un se faire tirer dessus devant notre hôtel. Arrivant de Baltimore qui n’est pas en reste question crime, j’ai comme la sensation que c’est celui qui aura la ville la plus dangereuse qui gagnera. Toujours est-il que sur les 3 jours passés, la télévision aura fait le focus sur 2 meurtres en banlieue (gloups).

On ne va pas se laisser abattre (enfin façon de parler), nous faisons un tour dans le downtown et la première chose qui frappe est le peu d’activité : pas beaucoup de voitures, des commerces qui semblent fermés, peu de gens dans les rues. L’ambiance est pour le moins étrange. L’autre aspect frappant est l’état de délabrement des buildings qui sont littéralement à l’abandon, des tours entières vides. Seul le QG de Général Motors fait encore illusion.

Le long de la Detroit River, 2 pays, 2 villes se regardent face à face : Detroit (USA) et Windsor (Canada). Dans le passé glorieux de Détroit, les canadiens venaient travailler de l’autre côté de la rivière mais la tendance s’est inversée et les detroitiens (je crois que l’on dit comme ça) viennent en masse à Windsor. Voyant là une aubaine, un pont aux frais de Windsor sera construit mais payant pour les américains.

Profiter de la « menace ambiante » pour voir du sport US

L’un des passes-temps préféré des américains pour oublier le quotidien est le sport. Comme je vous le disais c’est le Supercross qui m’a amené à Detroit et voir du sport US c’est quelque chose!

Nous commençons par un match de Hockey des Detroit RedWings contre Edmonton Oilers, stade entièrement rouge et blanc, chants de supporter à base de Let’s Go RedWings et de D-fense qui raisonnent dans l’arena. Le match se soldera par une victoire aux tirs au but de Detroit, la foule est en délire. Ce qui est vraiment différent aux USA, c’est la vie dans les stades comme je le décris dans cet article. Les gens ne vont pas au match uniquement pour regarder confortablement assis 2 équipes s’affronter comme chez nous mais ils vivent dans le stade. Je m’explique, les matches peuvent durer 3h voire 4h, c’est long! Donc les américains viennent en famille, entre amis et discutent, vont boire des bières, mangent des hotdogs, vont et viennent dans les coursives du stade et au milieu de tout ça ils supportent leur équipe.

Le patriotisme est aussi très présent. On l’a surtout constaté lors du Supercross. A chaque événement, l’hymne national est chanté. Ce jour-là, il y avait également un film sur écran géant sur lequel défilaient des images d’aigle royal, de bannière étoilée… Toute la puissance des USA en mondovision. Le Supercross n’est pas le sport le plus écolo, j’en conviens, mais ça vaut le coup d’oeil, ils savent faire le show. Son et lumière, des flammes dans tous les coins du stade, des pilotes accueillis tels des rock star et une grosse voix « Monster » pour chauffer la salle.

Je dois avouer que l’espace d’un instant, je me suis senti comme un américain de l’Arkansas avec ma pizza et mon Coca King Size en train de supporter James Stewart. Si vous avez l’occasion d’aller aux Etats-Unis, allez au moins voir un match d’une des ligues majeures : Hockey (NHL), Baseball (MLB), Foot US (NFL), Basket (NBA).

Ne pas découvrir Detroit, quelle erreur!

Lors du match de Hockey, nous avons pu discuter avec des locaux venant de Lansing (capitale du Michigan. Et non ce n’est pas Detroit!). Ils nous expliquent que Detroit a connu le fond il y a 15 ans et que la croissance reprend lentement mais sûrement. Refroidi par les conseils et remarques des gens sur les dangers de cette ville, je ne me suis pas aventuré hors du centre-ville à mon grand regret. Comme je le disais sur l’article de Baltimore, je trouve un certain esthétisme dans les structures à l’abandon. Je suis attiré par le street-art et ce genre de configuration s’y prête bien. Detroit, de par son histoire, regorge de lieux abandonnés dont la célèbre gare Michigan Central Station mais aussi de lieux emblématiques comme le musée Henry Ford.

Je n’étais pas venu dans cette ville dans le but de la découvrir mais mieux renseigné, mieux armé, je n’aurais pas hésité à explorer Detroit et ses alentours. Il existe différents angles pour aborder cette ville et celle qu’aborde Sebastian Perez dans les Nouveaux Explorateurs sur Canal+ est intéressante : « D comme Débrouille« . Il part à la rencontre de personnes qui utilisent le système-D pour s’en sortir. Malheureusement, je n’ai pas d’équipe de télé derrière moi, pas de contacts locaux donc il aurait été difficile de s’aventurer en toute sécurité hors du centre-ville de Detroit.

Cependant si l’envie vous prend de découvrir Detroit, Detroiturbex vous permet de faire un tour avec un guide.

Peut-être qu’un jour j’y retournerai et je vous ferai le portrait « Street Art » de Detroit ou vous expliquerai comment cette ville est devenue le nouveau lieu où il faut être aux US.

Wait & See.

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