Chers lecteurs, sachez que nous voulions du dépaysement et nous avons été servis. Pourquoi la Birmanie? On doit l’avouer, le jeu Pekin-Express nous avait mis l’eau à la bouche et le pays s’est ouvert au tourisme récemment. De surcroît, dans l’éventualité où nous ferions un tour du monde, la Birmanie entre rarement dans le billet d’avion « Tour du monde ». Alors banco! Partons à la rencontre d’un des peuples les plus accueillants et souriants. Tout au long de cet article, nous vous donnerons nos impressions sur un ton léger avec quelques adresses ou astuces.
La Birmanie, pour ceux qui ne le savent pas, connait la dictature depuis 1962 et s’ouvre peu à peu au tourisme et au monde depuis 2012. Nous vous parlerons de notre séjour en Birmanie, de Yangon à Mandalay sur un ton léger car il y a bien entendu des aspects moins reluisants que nous souhaitons vous expliquer dans un prochain article.
Après quasiment 24 heures de vols et d’escale entre Dubai et Bangkok, nous posons notre premier pied en Birmanie à Yangon, l’ex capitale du pays autrement nommée Rangoon. Depuis 2005, la nouvelle capitale est Naypyidaw. Pourquoi ce mouvement? Il existe 2 raisons, je vous laisse choisir : cette ville est plus au centre du pays et donc moins attaquable par la mer. Mais aussi, les astrologues ont très fortement conseillé à la junte au pouvoir de la déplacer en ce lieu.
Yangon La coloniale
Premières impressions : Un joyeux bordel organisé! Notre taximan nous cause en birman comme si nous étions du coin. Même lorsqu’il s’essayait à l’anglais, il semblait avoir son langage à lui. Volant à droite mais conduite à droite. Je vous laisse imaginer la vérification de l’angle mort pour doubler. Je ne vous raconte pas pour Perrine qui, déjà dans un environnement contrôlé et maîtrisé s’accroche aux poignets. Elle prend sur elle lorsque notre pilote se faufile entre piétons, voitures et motos. Nous logeons dans le quartier chinois où l’ambiance grouillante et les odeurs nous plongent tout de suite dans l’ambiance. L’architecture coloniale et la vie dans la rue me rappellent les films américains sur la guerre du Vietnam lorsque les G.I profitaient de leur permanence. Une fois nos 2 nuits payés à l’hôtel, ce détail est important, nous partons explorer le voisinage de nuit et goûter les spécialités des gargotes de rues.
Le jour se lève, les klaxons retentissent, le ventilateur tourne, pas de doute on est bien en Asie au cœur de Yangon. On profite de la fraîcheur pour découvrir les marchands de légumes et de volaille à même le sol et pour se rendre à la Paya Shwedagon (environ 7€ par personne), la plus grande pagode du monde bouddhique. Je ne vous apprendrai rien si je vous dis que la religion majoritaire en Birmanie est le Bouddhisme. Nous découvrons qu’il faut marcher pieds nus dans la pagode et en apprenons un peu plus sur le bouddhisme qui nous était totalement inconnu. Le stûpa central couvert d’or était en travaux (pas de chance !) mais l’édifice est tout de même impressionnant (hauteur 100m). Malgré l’affluence touristique, ce lieu nous inspire la quiétude et on s’aperçoit que Bouddha est beaucoup, beaucoup, beaucoup représenté. Sachez que les positions de ses mains ont une signification. Il est 10h et le soleil tape déjà fort. L’ombre et la fraîcheur que nous offrent les différents lieux de prière est toujours bon à prendre. Nous sommes fin Janvier et les températures peuvent atteignent les 30°C.
L’après-midi, direction la gare de Yangon pour prendre la Circle Line pour 0,85€ par personne. Cette ligne fait le tour de la ville en 3h et passe dans les faubourgs de la ville. Une bonne occasion de se mêler aux birmans et de découvrir que le train en Birmanie c’est pas le top confort. Un plan au dessus de nos têtes nous permet de nous repérer sur la ligne. Petit problème tout est en birman, qu’à cela ne tienne nous avons notre botte secrète et notre moyen mnémotechnique : « 6 chenille c c … » . ça vous parle? Non? et bien c’était le nom d’un arrêt tel que nous le voyons!
Yangon est une ex-capitale, il y a de quoi voir me direz-vous. Ne nous demandez pas pourquoi mais en fin d’après-midi nous partions prendre le bus à la station de bus d’Aung Min Golan : une vraie fourmilière. Merci à notre taxi qui nous a amené devant l’agence. Oui vous avez bien lu, nous ne sommes restés qu’une journée à Yangon et si vous vous rappelez bien, nous avons payé 2 nuits d’hôtel. Est-ce l’appel de la nature, l’environnement trop bruyant ou les odeurs d’égouts? Mais toujours est-il qu’au beau milieu de la nuit je m’aperçois que nous sommes partis un jour plus tôt.
Le bus de nuit nous déposera à Kalaw à 2h du matin. Nous comptions sur cette arrivée matinale pour dormir dans le lobby mais Kalaw est dans les hauteurs et il fait très froid la nuit. Après exposition de notre cas auprès de la personne de l’accueil, qui a les traits endormis, afin d’expliquer que nous nous sommes trompés dans la réservation et que nous allons tout de même prendre une nuit en plus, nous tombons dans les bras de Morphée. Bonne nuit les petits.
Outre le marché des 5 jours qui est présent à Kalaw, cette ville ne sera qu’une étape et qu’un point de départ pour notre trek de 3 jours dans les montagnes birmanes. Lac Inle Here We Go!
Lac Inle, les pieds dans l’eau
3 jours dans la nature et Zaw, notre guide, nous laisse au sud-est du Lac Inle. Nous embarquons sur le bateau pour une traversée du lac et rejoindre Nyaungshwe, notre point de chute. L’horizon est brumeux et nous nous demandons si cela résulte de la pollution ou tout simplement de la configuration géographique, le lac Inle est coincé entre les montagnes de l’Etat de Shan. Nous posons nos valises ou plutôt nos sacs pour 3 jours et accusons un peu le coup. Etre isolés pendant 3 jours avec des souvenirs pleins la tête et atterrir dans un des lieux les plus touristiques, ça donne envie de regarder en arrière, de courir vers Zaw et de lui dire « Attend on reste avec toi!« . Nous avons fait le trek avec 2 autres français (Laure et Nicolas) qui faisaient leur voyage à l’envers du notre et nous pensons qu’il doit effectivement être mieux de finir par le trek, une sorte d’apothéose!
Nous attaquons notre première journée sous le signe du bateau. Nous avons loué pour 9€ les services d’un guide qui nous amènera aux différents points d’intérêts autour du lac. Dans nos embarcations au raz de l’eau,nous filons dans un bruit assourdissant, vers les ateliers d’orfèvrerie d’U San Shwe afin d’y observer la fabrication manuelle de A à Z de bijoux en argent et autres objets du quotidien. Si vous y achetez un bijou, n’hésitez pas à demander un certificat. Au sud du lac, nous partons goûter les produits locaux au marché des 5 jours de Phaung-Daw U. On ne connait pas le nom mais si au cours de votre voyage, vous avez l’occasion de manger ces petits beignets frits aux piments, aux œufs de caille ou aux pois chiches, c’est succulent. Ils sont généralement fait au bord de la route et ressemble à des sphères pas plus gros qu’une balle de ping-pong.
Lors de notre virée, nous découvrons ce lieu remplit de magie avec ses maisons en bambou posés sur pilotis ou qui semblent parfois posés à fleur d’eau. Les habitants de ce lac ne font qu’un avec leur élément. Il est impressionnant de voir les jardins flottants et les birmans qui y travaillent depuis leur pirogue, naviguant entre les bandes de végétation. Ces jardins fournissent la quasi totalité des tomates consommées dans le pays. Auparavant votre « chauffeur » pourra vous amener au monastère des chats sauteurs (Kyaung Nga Hpe). Les chats ne sont plus (peut être un) mais faites le tour de ce beau monastère tout en bois qui craque sous vos pieds. Laissez-vous prendre à jouer à cache-cache derrière les gros piliers en Teck.
Après avoir parcouru un long canal sinueux, vous débarquerez à Inthein (Indein). Les marchands ambulants passés et la taxe pour les appareils photos payés vous pourrez admirer les centaines de pagodes en ruine. Errez au milieu de celles-ci et prenez-vous pour Indiana Jones.
Au retour, le soleil couchant offre un spectacle magnifique sur le lac. Les pêcheurs Inthas (quand ce ne sont pas des usurpateurs) semblent danser sur l’eau avec leur nacelle et leur pagaie. Parfois nous croisions des bateaux sans moteurs au milieu du lac et nous nous demandions comment il faisait pour rentrer mais le lac est peu profond et leur technique si particulière pour pagayer leur permet de rejoindre facilement leurs habitations en bord de lac.
Sur la 2ème journée, nous décidons d’utiliser un autre moyen de transport très prisé : le vélo. Quelques coups de pédales sur une route défoncée et nous atteignions les sources chaudes de Khaung Daing. Pour 9€ chacun nous nous prélassons au bord des bassins de sources chaudes qui ont (auraient) des vertus contre le rhumatisme. Chiller ou lézarder, c’est pas notre truc, on enfourche nos vélos pour rejoindre un embarcadère afin de traverser le lac pour rejoindre les vignes de la Red Mountain. Nous peinons à trouver l’embarcadère que nous cherchions. Le gang des scooters aura raison de notre patience. Leur harcèlement pour prendre leur pirogue nous pousse à l’énervement. Souhaitant ne pas commettre d’impair, nous mettons les vélos dans une de leur pirogue et rejoignons l’autre rive non sans mal : problème moteur et pas loin de chavirer. Les pieds de nouveau sur la terre ferme, nous décompressons avec une dégustation de vin dans les vignes de la Red Mountain … Coucher de soleil à la clé!
La dernière journée sera consacrée à notre Cooking Class et à un peu de repos pour geeker avant de reprendre le bus pour rejoindre Bagan.
Il est temps de faire un pause à mi-chemin. Prenez un peu d’eau, faites une sieste, la deuxième partie est ici.